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Année Géophysique
Internationale
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Comité pour la
protection de l’envionnement
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Des chiens en
Antarctique ? A propos du film de Disney « Antartica, prisonniers du
froid »
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La révision du
Traité sur l’Antarctique en 2048
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Les Etats parties
au Traité sur l'Antarctique
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Statut des Etats
parties au Traité sur l'Antarctique
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« Gel » des prétentions territoriales en Antarctique
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Lignes directrices
pour les sites terrestres fréquemment visités par les touristes
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Le Protocole de
Madrid relatif à la protection de l’environnement en Antarctique
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Système du Traité sur l'Antarctique
· Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF)
Comité
pour la protection de l'environnement
L’article 11 du Protocole de Madrid relatif à la protection de l'environnement en Antarctique institue un Comité pour la protection de l'environnement Article 11 - Comité pour la protection de l'environnement « 1. Il est créé, par le présent Protocole, le Comité pour la protection de l'environnement. 2. Chaque Partie a le droit d'être membre du Comité et d'y nommer un représentant qui peut être accompagné d'experts et de conseillers. 3. Le statut d'observateur au sein du Comité est ouvert à toute Partie contractante au Traité sur l'Antarctique qui n'est pas Partie au présent Protocole. 4. Le Comité invite le Président du Comité scientifique pour la recherche en Antarctique et le Président du Comité scientifique pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique à participer à ses sessions en tant qu'observateurs. Le Comité peut également, avec l'approbation de la Réunion consultative du Traité sur l'Antarctique, inviter toute autre organisation scientifique, environnementale et technique appropriée pouvant contribuer à ses travaux, à participer à ses sessions en tant qu'observateur. 5. Le Comité présente un rapport sur chacune de ses sessions à la Réunion consultative du Traité sur l'Antarctique. Le rapport traite de tous les sujets abordés au cours de la session et reflète les opinions exprimées. Il est distribué aux Parties et aux observateurs assistant à la session avant d'être rendu public. 6. Le Comité adopte son règlement intérieur, qui est soumis à l'approbation de la Réunion consultative du Traité sur l'Antarctique. »
L’article 12 du Protocole de Madrid précise les fonctions du Comité pour la protection de l’environnement. Article 12 - Fonctions du Comité « 1. Le Comité a pour fonction de donner des avis et de formuler des recommandations aux Parties sur la mise en oeuvre du présent Protocole, y compris ses Annexes, pour examen au cours des Réunions consultatives du Traité sur l'Antarctique; il exerce toute autre fonction qui pourrait lui être confiée par les Réunions consultatives du Traité sur l'Antarctique. Il donne, en particulier, des avis sur : a) l'efficacité des mesures prises conformément au présent Protocole; b) la nécessité de mettre à jour, de renforcer ou d'améliorer ces mesures de quelque façon que ce soit; c) la nécessité, le cas échéant, d'adopter des mesures supplémentaires, notamment de nouvelles annexes; d) l'application et la mise en oeuvre des procédures d'évaluation d'impact sur l'environnement prévues à l'article 8 et à l'Annexe I; e) les moyens de réduire à un niveau minimum ou d'atténuer les effets sur l'environnement des activités dans la zone du Traité sur l'Antarctique; f) les procédures relatives à des situations qui exigent une action urgente, notamment des mesures d'intervention dans des situations critiques pour l'environnement; g) le fonctionnement et le développement du système de zones protégées de l'Antarctique; h) les procédures d'inspection, y compris les modèles de rapports et les listes de contrôle pour la conduite des inspections; i) la collecte, l'archivage, l'échéance et l'évaluation des informations concernant la protection de l'environnement; j) l'état de l'environnement en Antarctique; et k) les besoins en matière de recherche scientifique y compris dans le domaine de la surveillance de l'environnement, relatifs à la mise en oeuvre du présent Protocole. 2. Dans le cadre de ses fonctions, le Comité consulte, le cas échéant, le Comité scientifique pour la recherche en Antarctique, le Comité scientifique pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique et d'autres organisations scientifiques, environnementales et techniques appropriées. »
Le CEP se rencontre une fois l'an en parallèle avec la réunion des Parties consultatives au Traité sur l'Antarctique. Il peut également se rencontrer autant de fois que nécessaire pour remplir ses fonctions. Toutefois, le rapport final de chaque réunion du CEP doit être approuvée par une réunion consultative. La première réunion du CEP s'est tenue à Tromsø, en Norvège en mai 1998. Depuis, il s'est rencontré à 12 reprises : · CEP I (Norvège, 1998) · CEP II (Pérou, 1999) · CEP III (Pays-Bas, 2000) · CEP IV (Russie, 2001) · CEP V (Pologne, 2002) · CEP VI (Espace, 2003) · CEP VII (Le Cap, 2004) ·
CEP
VIII (Stockholm, 2005) · CEP IX (Edinburgh, 2006) ·
CEP
X (New Delhi, 2007) ·
CEP
XI (Kiev, 2008) ·
CEP
XII (Baltimore, 2009) site internet: Comité pour la Protection de l'environnement |
« Gel » des prétentions territoriales en Antarctique La découverte du continent austral a aiguisé l'appétit d'appropriation de plusieurs Etats. Par l’annexion des terres antarctiques, ceux-ci voulaient avant tout réglementer et taxer la pêche dans les eaux territoriales. Sept Etats ont émis des prétentions territoriales : · Le Royaume-Uni, entre 1908 et 1930 · la Nouvelle-Zélande en 1923 · la France en 1924 (décret du 27 mars 1924) · le « dominion » d'Australie en 1933, · la Norvège en 1939 · l'Argentine en 1939 · le Chili en 1940 Ces Etats, nommés « Etats possessionnés » fondaient leurs revendications sur un faisceau d'arguments. Les britanniques ou les allemands se prévalaient de la théorie de la découverte, ou de la prise de possession symbolique (drapeau planté dans la glace ou plaque de bronze lancée depuis un aéronef). Les titres de découverte étaient confortés par des actes symboliques d'annexion, de même que par des actes de puissance publique (promulgation de législation, conduite d'enquêtes policières, ouverture de bureaux postaux, envoi d'expéditions, établissement et maintien de stations scientifiques). Les revendications territoriales ont donné lieu à des contestations entre certains Etats « possessionnés ». Les Etats-Unis comme l'U.R.S.S ont des positions voisines. Les prétentions du Royaume-Uni, de l'Argentine et du Chili se superposent et se sont affrontés à propos de la Terre de Graham et de l'île de la Déception. A ces espaces revendiqués, s’ajoutent deux zones non revendiquées (entre le 90°W et les 150°W, Hinterland au-delà de la réclamation de la Norvège). Le statut juridique de ce secteur qui représente autour de 15% de la surface totale du continent austral, est celui du terra nullius ou bien celui du res communis. La situation existant en 1959 sera gelée par l’article 4 du Traité sur l’Antarctique (Washington, 1959) qui prononce le statu quo territorial. Cet instrument ne résout rien de façon définitive, mais dépasse une situation de fait susceptible de dégénérer en conflit international. Grâce à un tel gel, les chevauchements des secteurs anglais, argentin et chilien n'ont plus occasionné de friction majeure. Le régime ainsi établi est ambivalent. · Pour les Etats « possessionnés », il constitue une limitation librement consentie à l'exercice de leur souveraineté, ces Etats voient leurs prétentions reconnues. · Pour les Etats « non-possessionnés », il établit un statut nouveau applicable à une zone sur laquelle aucune souveraineté n'est admise. Ceux-ci peuvent par conséquent ignorer les revendications formulées par le « club des sept » tandis que rien dans le Traité ou durant la durée de cet accord ne pourra servir de base à une quelconque revendication. |
Lignes directrices pour les sites terrestres fréquemment visités par les touristes Des lignes directrices pour les sites en Antarctique qui reçoivent
fréquemment des touristes ont été adoptées lors de la XVIIIème réunion
consultative au Traité sur l'Antarctique (Stockholm, 2005) (Résolution 5
(2005), Lignes directrices pour les visites de sites). Les Etats ont décidé que d'autres sites pourraient être, à
l'avenir, soumis à de telles lignes directrices et que les lignes directrices
seraient étudiées par le Comité pour l'environnement polaire. 18 sites bénéficient désormais de lignes directrices -
Penguin
Island (Lat. 62º 06’S; Long. 57º 54’W); -
Barrientos
Island, Aitcho Islands (Lat. 62º 24’S; Long. 59º 47’W); -
Cuverville
Island (Lat. 64º 41’S; Long. 62º 38’W); -
Jougla
Point (Lat 64°49’S; Long 63°30’W); -
Goudier
Island, Port Lockroy (Lat 64°49’S; Long 63°29’W); -
Hannah
Point (Lat. 62º 39’S; Long. 60º 37’W); -
Neko
Harbour (Lat. 64º 50’S; Long. 62º 33’W); -
Paulet
Island (Lat. 63º 35’S; Long. 55º 47’W); -
Petermann
Island (Lat. 65º 10’S; Long. 64º 10’W); -
Pleneau
Island (Lat. 65º 06’S; Long. 64º 04’W); -
Turret
Point (Lat. 62º 05’S; Long. 57º 55’W); et -
Yankee
Harbour (Lat. 62º 32’S; Long. 59º 47’W); -
Brown
Bluff -
Snow Hill -
Shingle Cove, Coronation
Island (Lat. 60º 39' S, Long. 45º 34' W) -
Devil Island, Vega
Island (Lat. 63° 48' S, Long. 57°167' W) -
Whalers Bay, Deception
Island, South Shetland Islands (Lat. 62° 59' S, Long. 60° 34' W) -
Half Moon Island,
South Shetland Islands (Lat. 60°36' S, Long. 59°55' W) Les différents sites retenus donc soumis à un code de conduite qui leur est propre. Ces lignes directrices comportent ainsi des précisions quant à:
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1- On entend souvent, on lit souvent que : - le Traité sur l’Antarctique sera révisé en 2048. Ø En fait, il n’y a aucune certitude. Le Traité pourrait être révisé en 2048 comme il pourrait l’être plus tôt ? - le Traité sur
l’Antarctique avait été signé pour 30 ans. Il a ainsi été reconduit par le
Protocole de Madrid en 1991. Ø En fait, l’adoption du Protocole de Madrid sur l’environnement en Antarctique ne constitue pas une reconduction du Traité sur l’Antarctique. 2- Alors pourquoi ces confusions ? - dans le Traité sur l’Antarctique, il y a effectivement mention d’une période de 30 ans après l’entrée en vigueur du traité. Ø Le Traité a été signé en 1959, il est entré en vigueur en 1961, donc 61 + 30 = 91, l’année 1991 apparaît… - dans le Protocole de Madrid, il y a effectivement mention d’une période de 50 ans après l’entrée en vigueur du protocole. Ø Le Protocole de Madrid a été signé en 1991, il est entré en vigueur en 1998, donc 1998 + 50 = 2048, l’année 2048 3- Qu’en est-il réellement ?
· Le Protocole de Madrid est en fait le Protocole au Traité sur l’Antarctique relatif à la protection de l’environnement en Antarctique. ·
Les périodes de 30 ans et de 50 ans sont mentionnées
dans le cadre de possibles modifications des traités (article 12 du
Traité sur l’Antarctique et article 25 du Protocole de Madrid). Il n’y
a aucune obligation. |
Les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) La loi du 6 août 1955 fait des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) un territoire d’outre-mer. Alors que la situation des territoires d’outre-mer a évolué, le statut des T.A.A.F. est particulièrement stable. Les TAAF sont dans les faits le dernier territoire d'outre-mer français. En effet, la révision constitutionnelle de 2003 a profondément modifié l'outre-mer français: · les départements d’outre-mer sont devenus un « département et une région d’outre-mer» (DROM) · les TOM sont devenus des « collectivité d’outre-mer (Polynésie française et les îles Wallis-et-Futuna ainsi que les collectivités de Mayotte et de Saint-Pierre-et-Miquelon) La
Nouvelle-Calédonie et les T.A.A.F. sont toutefois exclus de la catégorie des
collectivités d’outre-mer. Leurs particularités les situent ainsi en dehors
du champ de la révision faite en 2003. La Nouvelle-Calédonie est régie de
façon autonome par le nouveau Titre XIII de la Constitution intitulé : «
Dispositions transitoires relatives à la Nouvelle-Calédonie ». Particulièrement étendu , le Territoire des T.A.A.F. comprend deux sous-ensembles aux statuts juridiques différents : · les Terres australes sur lesquels la souveraineté pleine et entière de la France est reconnue par tous et · les Terres antarctiques (la Terre Adélie) sur lesquels la France a accepté que sa souveraineté soit « réservée » dans le cadre du Traité sur l’Antarctique . Les Terres australes et Terres antarctiques, réunies dans un seul territoire, avec le même statut administratif. L’autorité administrative responsable de l’administration du Territoire est l’Administrateur supérieur des T.A.A.F. Il constitue le représentant local du pouvoir central. Depuis janvier 2005, l’Administrateur des TAAF est dénommé préfet, administrateur supérieur des TAAF, chargé de l’administration des îles Eparses de l’océan Indien. En effet, placées depuis le 1er avril 1960 sous l'autorité du ministre de l'outre-mer, les îles Eparses (Bassas da India, Europa, les îles Glorieuses, Juan de Nova et Tromelin) qui se situent dans le Canal du Mozambique et dans l'Océan Indien sont, depuis le 3 janvier 2005 , administrées par le préfet, administrateur supérieur des TAAF. Jusqu’alors, elles étaient administrées par le préfet de la Réunion. |
Le Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la
protection de l'environnement a été adopté le 4 octobre 1991. Communément appelé
Protocole de Madrid, il est entré en vigueur le 14 janvier 1998. Il est composé de 27 articles et de cinq annexes : - évaluation d’impact sur
l’environnement (Annexe I) -
conservation de la faune et de la flore de l’Antarctique (Annexe II) - élimination
et gestion des déchets (Annexe III) - prévention
de la pollution marine (Annexe IV) - protection
et gestion de zones (Annexe V). Une sixième annexe a été adoptée à l’occasion de la
Vingt-huitième réunion des Parties consultatives au Traité sur l'Antarctique
(Stockholm, 2005). Elle est relative à la « responsabilité découlant de
situations critiques pour l’environnement ». Elle n’est pas encore
entrée en vigueur. Le Protocole de Madrid consacre, en le complétant, le
système du Traité sur l'Antarctique. En 1991, les Etats ont réaffirmé leur
attachement aux principes et aux objectifs de 1959 : le gel des
prétentions territoriales, la non-militarisation, la non-nucléarisation, la
liberté de la recherche scientifique et la coopération internationale. L’Antarctique est désormais une « réserve naturelle
consacrée à la paix et la science ». Le Protocole de Madrid consacre
l'idée selon laquelle le développement d'un régime de protection globale de
l'environnement en Antarctique et des écosystèmes dépendants et associés est
de l'intérêt de l'humanité tout entière. Le Protocole de Madrid représente par-dessus tout une
véritable réponse aux critiques sévères formulées à l’égard de la Convention
sur la réglementation des activités relatives aux ressources minérales de
l'Antarctique (Wellington, 1988) qui aurait encadré l’exploitation des
ressources minérales antarctiques. Les auteurs du Protocole de Madrid
consacre une interprétation stricte du principe de précaution. Il interdit
toute activité relative aux ressources minérales, autres que celles
envisagées à des fins de recherche scientifique. Pour les autres activités envisagées au sud du 60° degré de latitude Sud,
elles ne peuvent être engagées que s’il est prouvé qu'elles ne provoqueront
pas un dommage inacceptable pour l'environnement. A cette fin, un mécanisme d’évaluation préalable d’impact sur
l’environnement à plusieurs échelles a été élaboré. Les activités sont
divisées en trois catégories différentes dépendant de leurs conséquences
éventuelles sur l’environnement naturel. |
Activités françaises en
Antarctique et Activités en Terre Adélie : Guide
de la protection de l’environnement en Antarctique Voir
l’article que nous avons écrit et mis dans la rubrique information : Activités françaises en
Antarctique et Activités en Terre Adélie : Guide de la
protection de l’environnement en Antarctique |
Sur la base du Traité sur l'Antarctique, les Etats ont établi ce que l'on appelle le « Système du Traité sur l'Antarctique ». Afin de régir les relations entre Etats parties au Traité sur l’Antarctique (Washington, 1959), un certain nombre de règles ont été adoptées au fur et à mesure des réunions des Parties consultatives (Etats parties au Traité sur l'Antarctique qui disposent d'un droit de vote). L’accord de 1959 s’est étendu à un régime régional multilatéral nommé « Système du Traité sur l'Antarctique ». Il
comporte: - le Traité sur l’Antarctique, - les mesures adoptées lors des 29 réunions des Parties consultatives et - les traités entrés en vigueur depuis, à savoir: o · la Convention sur la protection des phoques de l’Antarctique (Londres, 1er juin 1972) , o · la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (Canberra, 20 mai 1980) et - le Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement (Madrid, octobre 1991). Le lien entre ces conventions et le Traité sur l'Antarctique est étroit. Les conventions y font des références systématiques. De même, les Parties consultatives ont occupé une place privilégiée dans leur élaboration . La Convention sur la réglementation des activités relatives aux ressources minérales de l'Antarctique (Wellington, 1988) , si elle entrait en vigueur, appartiendrait également au système. |
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